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Sur la terre des rennes

Je tente de déchiffrer les instructions pour préparer ma sauce pour boulettes.
Je tente de déchiffrer les instructions pour préparer ma sauce pour boulettes.

Marc-Étienne Lebeau, collaboration spéciale

Étudiant de quatrième année au baccalauréat en génie informatique, Marc-Étienne Lebeau a choisi d'aller vivre en Finlande le temps d'un stage et d'un trimestre d'études. Son séjour de huit mois dans ce pays où demeurent les rennes lui donnera également la chance d'apprendre une nouvelle langue. Il y demeurera jusqu'au printemps.

Après un périple de deux semaines qui m'a fait traverser 10 pays d'Europe, me voici enfin arrivé à destination. Ici, les journées sont co­urtes, froides, et les Finlandais ont la réputation d'être peu bavards. Invitante, la ­Finlande? Je rêvais pourtant d'y faire un stage depuis très longtemps et j'ai travaillé très fort pour l'obtenir. Je n'ai malheureusement pas de réponse rationnelle à offrir à la personne qui me demanderait pourquoi j'ai choisi la Finlande et ses 5,5 millions d'habitants. Sans doute pourrais-je lui répondre que, comme l'anglais est ici relégué au troisième rang, après le finnois et le suédois, je n'y suis pas venu pour pratiquer ma langue seconde. En réalité, le fait de savoir que j'aurais ici la chance d'apprendre une langue très différente de la mienne rendait ce pays encore plus intéressant à mes yeux.

Ruovesi, Finlande. Vue matinale sur le lac, lors de notre fin de semaine dans un chalet. C'est dans ce lac que nous avons sauté après le sauna.
Ruovesi, Finlande. Vue matinale sur le lac, lors de notre fin de semaine dans un chalet. C'est dans ce lac que nous avons sauté après le sauna.
Photos : Marc-Étienne Lebeau

Au premier coup d'oeil, la Finlande ressemble beaucoup au Québec. Les forêts et les lacs sont très nombreux (188 000, en fait) et le relief est rela­ti­vement plat. La différence se fait surtout sentir lorsqu'il me faut un dictionnaire et 15 bonnes minutes pour déchiffrer les instructions qui me permettent de préparer adéquatement ma sauce pour boulettes de viande. Je voulais être dépaysé et j'ai été servi. En revanche, la nourriture, elle, n'a rien de déroutant, du moins si je me fie au menu de la cafétéria. En fait, l'alimentation des Finlandais ne m'apparaît pas très variée; il me ­suffira d'apprendre à bien prononcer en finnois les mots riz, pommes de terre, poulet, poisson et salade pour être en mesure d'obtenir facilement un repas typique.

Les premières journées sont difficiles. En mettant le pied dans ma chambre mal éclairée, je ne sais plus si j'ai encore envie de passer huit mois ici. Heureu­sement, quelques jours seulement sont nécessaires pour que je constate à quel point le monde est petit : deux individus, que j'ai rencontrés dans un concert rock, se révèlent être des chargés de cours du département au sein duquel je fais mon stage. L'un d'entre eux dit même avoir un lien de parenté avec les membres d'un de mes groupes de musique préférés.

Difficile de savoir s'il dit la vérité. Mais j'ai finalement l'impression que je vais réussir à me plaire ici.